mardi 17 juin 2014

Porto Alegre : Porto (un)-happy


Nous avons été plus de 15 millions à suivre le premier match de Bleus à Porto Alegre. Du stade nous avons entraperçu quelques structures formant une sorte de grande coque. « Un magnifique stade raté » selon une phrase de Guy Roux, très retweetée par la presse locale, en français dans le tweet. Sauf quelques rares exceptions, rien ne ressemble plus à un stade qu’un autre stade, Quoique… Porto Alegre possédait déjà un stade gigantesque l’Arena do Gremio. Etait-il indispensable d’en construire un nouveau dans cette ville d’un million d’habitants ? Sauf pour nourrir des intérêts très locaux et très « BTP », d’où ces chantiers coûteux, pas complétement terminés.
Qui se souvient qu’en son temps, il y a 10 ans à peine, Porto Alegre était considérée comme le laboratoire des altermondialistes, des partisans d’un autre développement fondé sur la participation des habitants et mouvements associatifs ? Et l’on voyait les dirigeants du Parti Travailliste Brésilien, le parti de Lula et l’actuelle Présidente Dilma Rousseff, bras dessus, bras dessous, avec José Bové, ou Danielle Mitterrand. Un autre monde, un autre développement était possible et la démocratie participative de Porto Alegre allait montrer l’exemple.
Cela paraît bien loin, comme les promesses faites aux dizaines de milliers de familles déplacées par des travaux pharaoniques mais toujours inachevés. Car ce n’était pas qu’un stade qu’on construisait, mais un réaménagement de la ville et de son système de transports.
Porto Alegre découvre qu’elle est comme le reste du Brésil, elle qui se prenait pour une sorte d’Europe brésilienne. Avec sa population plutôt d’origine allemande et italienne, comme dans l’état voisin, à Florianopolis ou Blumenau, dont la fête de la bière est le deuxième événement le plus populaire au Brésil, après le carnaval de Rio.
Porto Alegre n’est plus si heureuse que ça, et les jeunes de la ville s’en moquent avec un clip « un-happy » qui détourne le « happy » de William Pharrell.
Sauf pour les « bleus » qui y ont fait un match en fanfare, Porto Alegre, annonce les lendemains de Coupe qui déchantent. Notamment pour l’actuelle Présidente Dilma Rousseff, qui pensait sa réélection aux Présidentielles de novembre prochain, aussi assurée que… la victoire du Brésil au mondial.

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